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Quelle plage de vitesse de coupe sert de référence pour l’usinage de l’Inconel 718 ?

Table des matières
Detailed Breakdown by Operation and Tooling
Critical Factors Influencing Speed Selection
Optimization and Post-Processing Considerations

Du point de vue de l’ingénierie d’usinage, établir un point de départ fiable pour la vitesse de coupe lors de l’usinage de l’Inconel 718 est essentiel pour équilibrer productivité, durée de vie de l’outil et intégrité de la pièce. Cet alliage à base de nickel et de chrome, réputé pour sa haute résistance, sa tendance à l’écrouissage et sa capacité à conserver ses propriétés à haute température, nécessite une approche prudente. La plage de vitesse de coupe typique pour l’usinage CNC des superalliages Inconel 718 se situe entre 20 et 40 SFM (Surface Feet per Minute) pour les opérations d’ébauche utilisant des outils en carbure revêtus ou non revêtus.

Détail par type d’opération et par outil

Cette plage de base doit être affinée en fonction du type d’opération, du matériau de l’outil et de la géométrie de l’insert. Pour le tournage CNC, un paramètre courant est de 30 à 50 SFM pour les passes de finition avec des plaquettes en carbure revêtues, à arête vive et à angle de coupe positif. Avec des outils plus avancés, comme les plaquettes en céramique (par exemple nitrure de silicium ou céramiques renforcées de fibres), les vitesses peuvent être considérablement augmentées — de 400 à 800 SFM pour l’ébauche — mais cela exige des montages très rigides et s’applique surtout à la semi-finition avec une profondeur de passe maîtrisée.

Pour le fraisage CNC, qui comporte des coupes interrompues générant des chocs thermiques et mécaniques, les vitesses de départ sont généralement plus faibles. Avec des fraises en carbure, il est conseillé de commencer entre 50 et 150 SFM. La valeur exacte dépend de facteurs tels que l’angle d’hélice de l’outil, le nombre de dents et l’utilisation d’un fluide de coupe haute pression. Les vitesses les plus basses de cette plage sont privilégiées pour les diamètres plus grands et les passes d’ébauche, tandis que les vitesses plus élevées conviennent mieux aux passes de finition avec des outils plus petits et spécialisés.

Facteurs déterminants du choix de la vitesse

Le choix d’une vitesse spécifique au sein de cette plage n’est pas arbitraire ; il résulte d’une combinaison de facteurs interdépendants. La contrainte principale est la forte tendance de l’Inconel 718 à l’écrouissage. Si la vitesse est trop faible, l’outil reste trop longtemps en contact avec le matériau, provoquant un durcissement de la matière en avant de l’arête de coupe, entraînant une usure rapide de l’outil, voire sa défaillance. À l’inverse, une vitesse excessive génère une chaleur intense à l’interface outil/pièce, ramollissant le substrat de l’outil et provoquant la déformation plastique de l’arête.

La gestion thermique est donc essentielle. L’application d’un fluide de coupe haute pression et à fort débit est indispensable pour dissiper la chaleur, prévenir l’écrouissage et évacuer efficacement les copeaux. De plus, un montage CNC rigide est requis pour amortir les vibrations et maintenir un engagement constant de l’outil, garantissant ainsi la précision dimensionnelle et la qualité de surface pour un matériau exigeant comme l’Inconel 718.

Optimisation et considérations post-traitement

Les vitesses de départ indiquées servent de base à l’optimisation du procédé. Les opérateurs effectuent des coupes d’essai en augmentant progressivement la vitesse tout en surveillant l’usure de l’outil, la formation des copeaux et la température de la pièce afin de trouver l’équilibre optimal pour chaque opération. L’objectif est d’obtenir un processus stable et efficace qui minimise les temps non productifs tout en assurant la qualité de la pièce.

Il est également important de noter que la stratégie d’usinage peut influencer la nécessité de traitements ultérieurs. Des paramètres trop agressifs, générant de fortes contraintes résiduelles, peuvent nécessiter un traitement thermique post-usinage pour détendre ces contraintes et restaurer la microstructure du matériau. De même, l’obtention de la surface fonctionnelle finale peut exiger un électropolissage de précision ou d’autres traitements de surface protecteurs pour améliorer la performance et la durabilité de la pièce finie.

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